
Initialement publié sur Linkedin
Les
discussions passionnées et frénétiques à propos de l'Intelligence
Artificielle, sur ce réseau comme sur d'autres sont presque aussi
passionnantes que les diverses ruées capitalistiques, dont le spectacle
de courses de poulets sans tête courant d'une dictature à l'autre,
espérant se gaver en premier de dividendes mirobolants ne lasse pas, pas
encore.
Autre distraction récurrente,
les posts sponsorisés, ici ou sur insta qui me promettent une mort
certaine si je n'achète pas là toodsweet cette super formation, délivrée
par des experts d'une technologie qui a, quoi, deux ans ? (le dernier
en date me vante ses gains de productivité dans le domaine du T-Shirt
orné d'un godzilla mangeant des noodles, ce qui en seulement 15 jours de
pratique est remarquable).
Bon.
J'ai un peu de mal à voir à quoi cela pourrait me servir sur cette
illustration, là ci dessous, que j'ai pris un grand plaisir à gratter
pendant plusieurs heures, avec diverses plumes (Rougier & Plé Graphigro) trempées dans l'encre (Herbin) sur du papier (Canson) mais j'attends vos suggestions en commentaire.
La
perte de la notion de culture, dans sa fabrication, dans sa pratique,
dans sa consommation ne semble inquiéter que les praticiens, graphistes,
musiciens, illustrateurs, traducteurs, auteurs, et encore, pas tous.
Le discours de Mikey Shulman (SUNO) (https://lnkd.in/e2Sy6DeX) est tout à fait édifiant en ce sens : la musique sert à gagner du fric, être musicien personne ne rêve de ça, et c'est chiant.
Que
les générations neuves ou futures ne se voient proposer que des
chansons formatées, écrites par Chatgpt le fameux poète ou l'un de ses
successeurs en bourse, composées par Suno, et diffusées par Spotify (https://lnkd.in/eqU4cTKa), voilà qui m'inquiète. C'est valable pour la production d'images fixes ou animées.
Je partage bien plus les points de vue de Cédric Villani sur
ces sujets que ceux de différents fanboys prêts à se ruer sur la
dernière nouveauté. En particulier, celui que l'IA, ça n'existe pas*.
C'est une collection de programmes divers, de la détection de cancer à
la production d'images décoratives pour posts Linkedin, dont aucun n'est
réellement intelligent, et qui peuvent être mis au service du bien,
comme à celui du mal.
Ce choix, ce n'est pas un gentil droïde neutre, ni Terminator ou la machine du monde des à qui le fait, ni l'utilisateur.
C'est le constructeur ou le milliardaire qui en prend le contrôle.
Et qui lui dictera la réponse à comment sauver le monde et de quelle menace (le wokisme ?).
Je compte sur vous pour me dire où et comment je me trompe.
(et comment améliorer cette illustration)
*Comme disait A.C. Clarke, le père de HAL : Any sufficiently advanced technology is indistinguishable from magic.