mercredi 8 janvier 2025

Défaite de la pensée

Une illustration (c'est bien peu de chose) pour exprimer tout mon dégout devant l'indifférence du monde et de la France en particulier. Un hommage désespéré à l'héroïque Docteur Hussama Abu Safiya.

https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/03/le-sort-incertain-de-hussam-abu-safiya-la-voix-du-secteur-de-la-sante-devaste-de-gaza-arrete-par-l-armee-israelienne_6479891_3210.html

Initialement publié sur Linkedin

Le dessin du jour, dont la publication a été retardée pour des raisons diverses jusqu'à aujourd'hui, avec donc 15 jours de retard sur l'actualité.
Donc 15 jours après "l'arrestation" du Dr Hussam Abu Safiya, pédiatre palestinien et directeur de l'hôpital Kamal Adwan, arrêté le 27 décembre dernier, par l'armée Israélienne, qui n'a donné aucune de ses nouvelles depuis.

A vrai dire, je ne pensais pas avoir à le légender tant la photo dont je me suis inspiré était forte. Au point que je pensais qu'elle deviendrait une icône, équivalente à celle de Capa pendant la guerre d'Espagne.

Mais il se trouve que, Google, Meta et la plupart des médias -Français en particulier- n'ont pas, ou si peu évoqué l'héroïsme et le courage de cet homme que j'ai avec surprise et consternation constaté qu'autour de moi, fort peu étaient au courant et que peu du reste en avait quelque chose à foutre*.

J'ai parfaitement conscience que publier cette image me fera perdre en visibilité, et potentiellement perdre des followers. On m'a souvent conseillé de ne pas exprimer avec trop de virulence mes émois, opinions et convictions personnelles sur ce réseau professionnel. Mais il se trouve que mon boulot, c'est aussi le dessin "de presse" ou "d'actualité" et que au lendemain** des commémorations de Charlie je trouve pertinent de le publier, au moins ici (et sur Instagram où j'ai déjà perdu la visibilité en question).

*rupture de ton intentionnelle pour marquer une certaine violence.
**le trépas du vieux khon, de l'immonde vieux khon, à entrainé un certain décalage sur la date que j'avais prévue
 

et republiée avec ce texte additionel

Une rediffusion pour le dessin du jour.
Je me réjouis du cessez-le-feu à Gaza, mais

Ce matin dès le réveil, je vois que ce "cessez-le-feu" n'empêche pas les bombardements, de civils, la nuit.
Comme illustré, cette période, dont on peut craindre que nous ne vivions que l'entracte, a été, est une défaite pour la démocratie, et pour les démocraties, incapables de se positionner, de s'aligner sur les valeurs qu'elles prétendent défendre.
Derrière le masque "démocratique" se trouve le vrai visage du capitalisme, un système sans foi ni loi, le visage de Trump, Zuck, Musk, Bolloré, Bezos, Netanyahou (la liste n'est pas complète, mettez les manquants en commentaire) qui ne se soucient d'ailleurs plus d'arborer ce masque et s'en font une gloire.

La justice, l'éthique, l'honneur et l'honnêteté ont été pulvérisés, au nom de la défense d'intérêts privés, les représentants américains étant en train de voter des sanctions contre les juges de la cour pénale internationale, un traitement habituellement réservé aux dictateurs sanguinaires (ennemis).
Le châtiment des crimes de guerre n'est pas pour demain, la tâche promet d'être longue et la tache indélébile.

Aucun garde fou, aucun frein contre la montée de ce totalitarisme n'a fonctionné, et il s'additionne aux autres totalitarismes, en Chine, en Corée, en Iran, en Russie, au Soudan, au Congo s'en nourrissant et les confortant, en promettant bien entendu de n'exister que pour les annihiler.

Voilà qui ressemble furieusement à des schémas que nous avons connus, nous les vieux, les enfants de boomer, nous qui avons vu le mur de Berlin debout, lors de la guerre froide, lorsque la grande peur n'était pas le climat mais l'apocalypse nucléaire.

Et c'est une période, mes petits poulets, qui n'était pas drôle, contrairement à ce qu'on vous vend, sinon on n'aurait pas inventé le punk.

Bien sûr, ça ressemble à ce vieux schéma, et c'est rassurant car on le connaît, et gageons que ça nourrira quelques éditos. Mais ce ne sera pas la même chose et je redoute que ce soit pire.
Ce monde ne ressemble pas à ce qu'on avait commandé, mais la seule liberté qui nous reste, c'est de mettre une étoile sur cinq au livreur en fat-bike.

Laissons le deuxième acte commencer, le rideau va se lever, scène 1 : l'intronisation devant la cour.

 

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